Lydie Solomon Pianiste

Interview de Lydie Solomon – Radio Notre Dame

12 septembre 2014

Interview de Lydie Solomon dans
« Ecoute dans la Nuit », Radio Notre Dame, 12 septembre 2014

dsc01203Chantal Bally accueille dans son émission « Ecoute dans la nuit » sur Radio Notre Dame la pianiste, actrice, compositrice, chanteuse Lydie Solomon qui nous parlera de son nouvel album « De Chopin à… Cuba ! », mais aussi de ses prochaines tournées au Mexique et à Abou Dabi…

Extraits :

“Lydie Solomon : « Et comme j'aime bien raconter des histoires… une histoire ! en musique, je me suis dit : pourquoi pas faire un voyage depuis une contrée jusqu'à une autre, d'une époque à une autre, et c'est comme ça qu'est né De Padre Soler…  – l'Espagne baroque, la cour du Roi – jusqu'au tango de Piazzolla, en passant par le Paraguay, le Mexique, Cuba… et voilà, c'est né comme ça ! »

Chantal Bally : « De quelle façon avez-vous découvert l'influence… parce que là, votre nouvel album, De Chopin à Cuba… on se dit : c'est étonnant, de Chopin à Cuba, on ne voit pas évidemment le lien, on ne peut pas le voir d'emblée ! »

Lydie Solomon : « Non, d'ailleurs la plupart des gens qui voient le disque De Chopin à Cuba pensent que, soit c'est un mensonge, soit c'est un coup marketing ! Parce que Chopin n'est jamais allé à Cuba, donc… comment Chopin est-il allé à Cuba, sans y être allé ? »

Chantal Bally : « Justement ! »

Lydie Solomon : « Moi, pour découvrir comment Chopin est allé à Cuba, je suis allée de Cuba à Chopin ! Et d'ailleurs, c'est né d'Eldorado, parce que dans le disque Eldorado je joue de la musique cubaine d'un compositeur qui s'appelle Ernesto Lecuona, qui est vraiment un grand génie de la musique classique en général, qui n'est pas du tout connu en France – c'est tout à fait injuste – et ce disque m'a amenée à faire une tournée à Cuba il y a deux ans. Et là j'ai rencontré le directeur du Conservatoire de La Havane qui, très gentiment, m'a offert deux partitions, dont une qui était de Nicolás Ruiz Espadero, qui est un compositeur cubain parfaitement inconnu au bataillon également, dont un pianiste qui s'appelle Cecilio Tieles venait d'éditer des œuvres. Donc je suis rentrée avec ces cadeaux à la maison, j'ai commencé à les déchiffrer à mon retour de Cuba et, en jouant Espadero, je me suis aperçue que ça sonnait comme Chopin… un Chopin cubain ! C'est-à-dire, vous mettez à la main droite le lyrisme de Chopin, et à la main gauche les rythmes dansants afro-cubains, et vous obtenez ce cocktail extraordinaire de… Espadero ! Et donc, c'est là que j'ai commencé mon enquête… »

Chantal Bally : « C'est une véritable enquête… »

Lydie Solomon : « Oui, c'est une véritable enquête ! »

Chantal Bally : « Parce que quand on vous a donné les partitions, on ne vous a pas dit : vous allez entendre Chopin, non ? On vous a donné, comme ça, les partitions. C'est vous qui vous êtes dit : Mais, ça sonne… il y a Chopin ! »

Lydie Solomon : « Oui, tout à fait. Et comme je savais que Chopin n'était pas allé à Cuba, et qu'à l'époque il n'y avait pas internet, il n'y avait beaucoup de moyens de communication, cela m'a vraiment tracassée beaucoup… vraiment ! Alors avec mon manager on a retroussé nos manches et on est allé à la recherche du fil médiateur

Chantal Bally : « Une enquête ! Ce n'est pas une enquête policière,  mais c'est une enquête… musicale ! »

Lydie Solomon : « Exactement, une enquête musicale. Et on a découvert que c'est l'ami d'enfance de Frédéric Chopin qui s'appelait Julian Fontana – ils ont grandi ensemble sur les bancs de l'école, ils jouaient ensemble… une grande amitié, et un grand dévouement de la part de Fontana parce qu'il a dédié un temps incalculable de sa vie, de manière complètement bénévole, à rendre des services à Chopin, de tous ordres, musicaux mais aussi… logistiques, bassement pratiques et terrestres – jusqu'au jour où il s'est dit : il faudrait que je vive par moi-même un jour… Donc il est parti pour le nouveau monde, projet que caressait Chopin depuis son plus jeune âge, mais qu'il n'a pas pu réaliser en raison de… enfin, ses projets l'ont emmené ailleurs, parce que quand il a quitté la Pologne quand il avait 20 ans, il a écrit à ses parents : « Demain je traverserai les mers ».

Chantal Bally : « C'était prophétique, on a l'impression ! »

Lydie Solomon : « Exactement. En fait les prophéties de Chopin ont été souvent réalisées par Fontana… »”

Enregistrement intégral de l’émission :

 “Ecoute dans la nuit”, Radio Notre-Dame (Chantal Bally), 12/09/2014